Taillanderie Permaculéenne : le louchet

S'il y a bien un autre outil que Permacule utilise été comme hiver, c'est son louchet. Et puis, un pépiniériste sans louchet, c'est un peu comme un pépiniériste sans serpette (voir l'article : "Taillanderie Permaculéenne : la serpette")... Autant dire que, comme la serpette et bien d'autres précieuses choses, un louchet est indispensable. Et pas seulement aux pépiniéristes, les hommes l'ont bien compris, les femmes aussi je pense. Ces outils sont tout à fait 'permaculture friendly', ne serait-ce que par leur aspect multifonction et surtout Vintage.

Made in Wallifornia

Un louchet : oui, mais encore ?

- Un louchet c'est une belle bêche mince et élancée.
- Une bêche ??? Oh my God !!! Mais une bêche c'est fait pour bêcher, donc pour retourner la terre : C'EST PAS PERMA ça, tu vas aller en enfer. Brûle-moi cet objet du diable sur le champ !
- Hein ? Quoi ? Pas perma ? Ce qui n'est pas perma c'est de cramer des trucs sur un champ, et d'anéantir une oeuvre d'art : jamais je ne ferai de mal à bêche-bêche !!!
- Bêche-bêche ? Et tu pratiques le double-bêchage en plus !!! Vade retro !
- Schlass.
-...
Comme vous pouvez le constater, un coup de louchet peut mettre rapidement fin à une discussion stérile. On a tendance à oublier, c'est vrai, qu'à l'époque médiévale, les bêches faisaient partie des "armes" de base pour attaquer et défendre les places fortes. On oublie donc que la bêche et plus particulièrement le louchet sont des outils tranchants, très tranchants...

Utilisations du louchet

AVERTISSEMENT IMPORTANT : afin de ne pas provoquer la colère des dieux de la perma ni de personne, je déclare sur l'honneur que je n'utilise pas mon louchet pour retourner la terre. Je décline toute responsabilité quant à une utilisation abusive de l'objet sus-mentionné qui pourrait perturber la vie du sol à tout jamais. Amen


Avec un louchet on peut donc aisément :

• arracher des arbres/arbustes à racines profondes,
• couper des racines gênantes,
• faire des belles grosses mottes impossibles à soulever,
• creuser des tranchées en temps de guerre, des jauges en temps de paix,
• faire des trous, des p'tits trous, encore des p'tits trous, lors des plantations et tout ce qui nécessite un trou, petit ou grand,
• passer pour un permaculteur hipster,
• mettre fin à une discussion, comme plus haut et maintenant ;-) (et si j'oublie quelque chose bah tant pis )

un manche solide, un tranchant affûté, des mensurations parfaites...

Taillanderie Permaculéenne : la serpette

"La venue au monde de la sulfureuse déesse fut,  à la fois,  romantique,  salée, et des plus aléatoire, puisque Zeus, senior, se fit castrer à la serpette par son fils Zeus junior, sur l'ordre de son épouse Gaïa la terre, avant sa naissance..."

(Extrait de l'article "Mythologie : Aphrodite, déesse de l'amour et du plaisir !" http://choses.over-blog.com/article-33150785.html) 

Je vous présente Aphrodite

La serpette de Permacule

S'il y a bien un outil que Permacule utilise été comme hiver, c'est sa serpette. C'est pourquoi il la garde toujours sur lui. Surtout depuis qu'un pépiniériste de père en fils depuis plusieurs générations possédant une immense pépinière dans les environs de Lyon lui dit un jour sur un ton solennel : "Un pépiniériste sans serpette, c'est comme un homme sans ...ette". Je ne vois pas très bien ce qu'il voulait dire, car personnellement je ne me suis jamais senti concerné, j'ai toujours porté des lunettes ; ça a peut-être un rapport avec l'extrait ci-dessus, mais ce serait une drôle de coïncidence. Mais bon, ça avait l'air tellement important que c'est resté gravé à tout jamais.

Une serpette, ça sert à quoi ? 

Bah à couper ça paraît évident non ? L'utilisation mythologique n'est pas très bien vue de nos jours. Mais sinon ça coupe (presque) tout, le diamètre de coupe varie simplement selon la force et la maîtrise du geste de l'utilisateur, avec un outil bien affûté bien sûr.

Par exemple Hercule et sa force bien connue pourra couper des branches charpentières.

Permacule et sa force ridicule arrivera très facilement à se couper un doigt ou 2.

Lors du greffage en fente, on l'utilise pour préparer le porte-greffe à recevoir le greffon, lui-même taillé à la serpette.

En dehors de ça ou de peler son orange, pour couper des branches la serpette est très souvent remplacée par le sécateur. 

Mais la serpette est plus adaptée que le sécateur pour certains travaux de taille/élagage en pépinière :

- pour des branches très fines ou très tendres, la serpette est beaucoup plus rapide et confortable que le sécateur, qui lui a un avantage lorsque le bois est moins tendre et de plus gros calibre.

- pour les espèces dont la cicatrisation des plaies occasionnées par la taille est "problématique" comme les merisiers et autres cerisiers, sensibles aux maladies cryptogamiques ou bactériennes. En effet, le mécanisme de coupe n'est pas le même, et le résultat n'est pas le même : la coupure laissée par la serpette est beaucoup plus "propre", les tissus végétaux sont tranchés nets et pas broyés en partie par la coupe du sécateur.

- pour peler son orange (j'insiste sur cette utilisation pour montrer la polyvalence de l'objet).

- pour se charcuter un doigt afin d'extraire une épine d'aubépine ça fait trop mal ces trucs ça devrait être interdit (mais ça permet encore une fois de démontrer la polyvalence de la serpette).

Je ne vois rien à ajouter pour l'instant... ah si :

- sans serpette, impossible de s'échapper d'un filet ou d'un lasso lancé par une horde d'Amazones qui n'ont vu ni homme ni permaculteur depuis des siècles...

***** BONUS VIDÉO *****

Lesdain : Hortidécouvertes, les portes ouvertes des pépiniéristes 03/04/08

Dans ce reportage, découvrez mes maîtres, les frères Eric et Georges Larsy, artisans pépiniéristes de génération en génération, parler de son métier-passion pour l'un (Eric), et manier la serpette comme un dieu pour l'autre (Georges). Permacule aussi a été leur disciple : on peut le voir ici quand il était petit apprendre à utiliser une scie pour décapiter des mirabelles, et trimbaler leurs têtes dans une brouette...

Lien de la vidéo : http://www.notele.be/list13-le-jt-a-la-carte-media1543-lesdain-hortidecouvertes--portes-ouvertes-des-pepinieristes-03-04-08.html

Mytho : Les 12 Travaux de Permacule - Le changement

"Utiliser le changement et y réagir, de manière créative"(David H.)

La porte du changement ne peut s'ouvrir que de l'intérieur

La vision ne consiste pas à voir les choses comme elles sont, mais comme elles seront (proverbe du principe)

Ce serait donc lui le fameux principe fondamental de la permaculture à peine évoqué dans le précédent article mythologique (Mytho : Les 12 Travaux de Permacule - L'observation) ?

En partant du principe qu'il y a un principe principal, alors en principe le principe du changement est ce principe (principal). Mais qui dit changement dit... changement !

Soit. Un jour on partira du principe qu'il n'y a pas de principe principal, ce qui semble évident. Mais pas aujourd'hui, c'est pas encore tout à fait en ordre dans ma chambre, je dois faire le tri.

Aujourd'hui on respecte encore l'ordre et on ne change rien. Qui est le premier ? Le deuxième ? Le troisième ? etc etc jusqu'au 12ème...

On s'en fout un peu au fond, non ? Et puis surtout I am not a number I am a free man !!!

Et demain, fini les gagnants, fini les perdants, on change. On participe en donnant tous le meilleur de nous-mêmes, on fête ça bien, on s'embrasse et on se dit à bientôt à la prochaine compétition réunion !

Accepter le changement c'est la clé pour l'utiliser de façon volontaire et efficiente dans son design (de lieu, de vie) ET la clé pour s'y adapter s'il est inexorable et indépendant de notre volonté.

Le changement comme on le voit ici n'est pas un problème, mais une double solution... 

Sur ce, j'arrête, avant de changer d'avis sur le changement ;-)

Mytho : Les 12 Travaux de Permacule - L'observation

"Je suis Permacule, un tiers humain un tiers divin et permaculteur à 33%.

Je suis né au XXème siècle, en septante-quinze pour être précis.

Ma mission : démystifier les principes de la permaculture et faire ressortir son côté obscur..."

Esprit, où es-tu ?

Permacule aime prendre du recul. Il doit disparaître pour réapparaître. Mais ça on le savait déjà...

D'après Permacule, l'observation est presque LE principe principal de design parmi les 12 proposés par David H., celui dont tous les autres découlent, celui qui va permettre à la fois une vision globale et détaillée du terrain et du projet lui-même. C'est ce que Permacule a toujours cru ; Pourtant il découvrira très vite (lors de la publication d'un prochain article) que LE principe fondamental n'est pas celui qu'il pensait...

Il existe toutes sortes d'outils et d'appareils de mesure en plus de nos yeux et de nos autres sens qui vont aider à donner une vision mesurée, chiffrée et concrète du terrain/projet. On a alors une vision plutôt objective de la réalité, basée sur des constats.

Donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Merci, au revoir.

Permacule aime les proverbes, en particulier celui qui accompagne le 1er principe (l'observation pour ceux qui n'ont pas vu) "la beauté est dans les yeux de celui qui regarde". On a beau voir les mêmes choses, bah en fait non. On croit savoir ce qu'on voit et bah non, toujours pas, la réalité est déformée par notre subjectivité. On finit par croire à ce qu'on voit les yeux fermés, sans parler des choses qui sont là mais qui ne se voient pas...  

Donc que faire pour bien voir ? Changer d'angle de vue pour réajuster le tir. C'est si simple mais à la fois tellement compliqué. Mais attention ! On verra bientôt que la vision ne consiste pas seulement à voir les choses comme elles sont, ou comme on croit qu'elles sont, mais comme elles seront, ou comme on croit qu'elle seront(?). Bienvenue dans le côté obscur... 

La nature observée

Et bonne fetnat belgië !!!

'And if we should live up in the hills ?'

Oui Burning(*), oui, pour moi tu as raison. 'If you want to find the roots you got to go to the hills !' comme on dit en Jamaïque. Visiblement ça marche avec toutes les collines et montagnes du monde. Si vous cherchez une puissante et profonde inspiration, grimpez !

Mais la montagne, c'est un peu haut pour moi. Un retour aux sources en vue à l'étage collinéen, ça paraît plus évident pour un gone de la Croix-Rousse sujet au vertige...

Des moments troublants, hallucinants même, mais ni peine ni haine, que de l'Amour.

Au bout du tunnel, la lumière éclaire la voie, claire et limpide comme l'eau de la cascade du cirque de Gavarnie.

Pour finir en beauté, une telle chute d'eau sur une abbaye donne une belle mousse qui éclabousse.

See you in the hills !

(*) Burning Spear 'Man In The Hills'